Chapitre N2 : Le condensateur
REPONCE D'UN CIRCUIT RC A UN ECHELON DE TENSION


I    - DIPÔLE RC – ETUDE EXPERIMENTALE – CONSTANTE DE TEMPS t = RC

 
1- Etude expérimentale de la charge d’un condensateur par un échelon de tension.

On associe en série un condensateur de capacité c et un conducteur ohmique de résistance R. L'ensemble constitue un dipôle (R, C). On étudie la charge du condensateur lorsque la tension aux bornes du dipôle (R, C) augmente brusquement de 0 à la valeur E. On dit que le dipôle (R, C) est soumis à un échelon de tension.

 

 

Lorsqu’on relie l’interrupteur K à P le condensateur se charge en fonction du temps. Pendant le régime transitoire, la tension uAB croît. Quand le régime permanent est atteint, la tension uAB est constante et l’intensité du courant est nulle.

 

 

 

La constante de temps t d’un dipôle RC est le temps pour lequel la tangente à l’origine coupe l’asymptote horizontale. Elle caractérise la rapidité de la charge. On montrera plus loin que t = RC (voir ci-dessous).


2- Etude expérimentale de la décharge d’un condensateur à travers une résistance R.

 

 

Lorsqu’on relie l’interrupteur K à D le condensateur, initialement chargé, se décharge à travers la résistance en fonction du temps. Pendant le régime transitoire, la tension uAB décroît. Quand le régime permanent est atteint (au bout de 4 ou 5 t), la tension uAB devient quasi constante (nulle) et l’intensité du courant est, alors, quasi nulle (iAB = C duAB / dt).

 

 

La constante de temps t d’un dipôle RC est le temps pour lequel la tangente à la date t = 0 coupe l’asymptote horizontale UAB = 0. Elle caractérise la rapidité de la décharge. On montrera plus loin que t = RC (voir ci-dessous).

II     - DIPÔLE RC – ETUDE THEORIQUE

 
Ce dernier paragraphe est traité sous forme de problème résolu.


ENONCE :


1- Etude de la charge du condensateur à travers un conducteur ohmique de résistance R.

Le générateur PM possède une f.e.m. E. Sa résistance interne est négligeable.

 

 

a) A la date t = 0 s, on relie K à P. Montrer que l’équation différentielle reliant uAB à t s'écrit :

RC duAB / dt + uAB = E ou encore :

t . duAB / dt + uAB = E en posant t = RC. (corrigé)

Montrer que, dans le système international d'unités, la constante t s'exprime en seconde.

b) Vérifier que la solution de l'équation différentielle ci-dessus est uAB = E [ 1 - exp ( - t / t ) ]. (c)

c) Tracer l'allure de la courbe représentant uAB = E [ 1 - exp ( - t / t ) ]. Déterminer littéralement les coordonnées du point d'intersection de la tangente à l'origine et de l'asymptote à la courbe. (c)

d) Calculer la constante de temps du circuit t = RC avec R = 10 kW et C = 0,5 mF.

Calculer la tension uAB aux dates t1 = t, t2 = 5 t et lorsque t devient très grand. (c)

On donne E = 100 V.

e) Calculer, à la date t, l'intensité du courant i = iAB. (c)


2- Etude de la décharge du condensateur à travers la résistance R.

Le condensateur étant chargé, on relie K à D à la date t = 0 lue sur un nouveau chronomètre.

a) Etablir la nouvelle équation différentielle reliant uAB à t. (c)

b) Vérifier que la solution est uAB = Uo exp ( – t / t ). Calculer la tension si t1 = o, si t2 = 5 t, si t tend vers l'infini. (c)


SOLUTION :

1- Etude de la charge du condensateur à travers un conducteur ohmique de résistance R.

Le générateur PM possède une f.e.m. E . Sa résistance interne est négligeable. C'est donc un générateur de tension parfait. La tension UPM à ses bornes ne dépend pas de l'intensité du courant débité : UPM = E > 0.

 

 

a) (énoncé) Etablissons l’équation différentielle reliant uAB à t.

La loi des tensions (maille PABMP) s’écrit :

uPA + uAB + uBM + uMP = 0

0 + uAB + R iBM – E = 0 (1)

Mais :

iBM = iAB = dqA / dt = C duAB / dt (2)

Portons (2) dans (1) :

uAB + RC duAB / dt = E

Soit, en posant t = RC :

t . duAB / dt + uAB = E (3) avec t = RC

C'est une équation différentielle du premier ordre, à coefficients constants, avec second membre constant.

· L'équation différentielle (3) montre que t = RC s'exprime en seconde. En effet, les deux termes du premier membre de l'équation doivent s'exprimer en volt comme le second membre de l'équation. Cela implique que t s'exprime en seconde.

Remarque : L'analyse dimensionnelle permet de retrouver ce résultat. En effet :

· La loi d'Ohm U = R ´ i montre que [ R ] = [ U ] / [ I ]

· La relation iAB = C duAB / dt montre que [ C ] = [ I ] [ T ] / [ U ]

On en déduit [ RC ] = [ R ] [ C ] = [ T ]

Le produit t = RC a bien les dimensions d'un temps. Il s'exprime en seconde (unité du système international).


b) (e) Vérifions que la solution de l'équation différentielle (3) t . duAB / dt + uAB = E est :

uAB = E [ 1 - exp ( - t / t ) ] = E - E exp ( - t / t ) (4)

En dérivant par rapport au temps :

duAB / dt = 0 + ( E / t ) exp ( - t / t ) (4 bis)

Portons les expressions (4) et (4 bis) dans t . duAB / dt + uAB = t . ( E / t ) exp ( - t / t ) + E - E exp ( - t / t ). On trouve :

t . duAB / dt + uAB = E (3)

L'expression uAB = E [ 1 - exp ( - t / t ) ] (4) est bien solution de (3) t . duAB / dt + uAB = E


c) (e) L'allure de la courbe représentant uAB = E [ 1 - exp ( - t / t ) ] est donnée ci-dessous (voir le tableau).

 

 

· Déterminons les coordonnées du point d'intersection H de la tangente à l'origine et de l'asymptote à la courbe.

La tangente à l'origine des temps a pour pente (duAB/dt)0 = E / t. Son équation est u1 = ( E / t ) t (5).

· D'après (4) uAB = E [ 1 - exp ( - t / t ) ], si t tend vers l'infini alors uAB tend vers E.

L'asymptote est donc l'horizontale d'équation u2 = E (6)

· Les coordonnées du point d'intersection H de la tangente à l'origine et de l'asymptote satisfont à :

uH = ( E / t ) tH (5 bis) et à uH = E (6 bis) soit :

uH = E et tH = t = RC (7)

t = RC s'appelle constante de temps du circuit RC.


d) (e) Calculons la constante de temps du circuit t = RC.

Avec R = 10 kW et C = 0,5 mF on calcule t = RC = 10000 ´ 0,5 10 - 6 soit :

t = RC = 5 ´ 10 - 3 s (8)

D'après la relation uAB = E [ 1 - exp ( - t / t ) ] (4), on voit que :

· Si to = 0 s alors uAB = E [ 1 - exp ( - 0 ) ] = E ( 1 - 1 ) = 0 V (9)

· Si t1 = t alors uAB = E [ ( 1 - exp ( - 1 ) ] = 0,63 E = 63 V (10)

· Si t2 = 5 t alors uAB = E [ ( 1 - exp ( - 5 ) ] = 0,993 E = 99,3 V (11)

· Si t tend vers l'infini alors uAB tend vers E = 100 V (12)

Retenons qu’au bout d’un temps égal à la constante t = RC la charge a atteint 63 % de sa valeur limite et qu'au bout d'un temps de 5 t, la charge a dépassé 99 pour cent de sa valeur limite.

Remarque : La durée T1/2 nécessaire pour que uAB atteigne E est T1/2 = t . ln 2. Cette durée caractéristique joue un rôle semblable à celui joué par la demi-vie d'une décroissance radioactive (voir la leçon 6).

e) (e) Calculons, à la date t, l'intensité du courant i = iAB.

L'intensité du courant électrique i = iAB est donnée par la relation (2) iAB = dqA / dt = C duAB / dt iAB.

La relation duAB / dt = ( E / t ) exp ( - t / t ) (4 bis) permet d'écrire :

iAB = dqA / dt soit iAB = C duAB / dt = C ( E / t ) exp ( - t / t ) = C ( E / RC ) exp ( - t / t )

iAB = (E / R) exp ( - t / t ) (13)

Pour t = 0 l'intensité du courant est maximale (io = E/R). Pour t tendant vers l'infini, l'intensité tend vers 0 A.

.2- Etude de la décharge du condensateur à travers la résistance R.

 

 

a) (e) Etablissons la nouvelle équation différentielle reliant uAB à t lors de la décharge.

A la nouvelle date t = o, on bascule l'interrupteur K vers D. Le condensateur initialement chargé va se décharger.

La loi des tensions (maille ABMDA ) s’écrit :

uAB + R iBM + 0 + 0 = 0 (14)

Mais :

iBM = iAB = dqA / dt = C . duAB / dt (2)

Portons la relation (2) dans (14) il vient :

uAB + RC duAB / dt = 0

RC duAB / dt + uAB = 0

Soit, en posant t = RC :

t . duAB / dt + uAB = 0 (15)

C'est une équation différentielle du premier ordre, à coefficients constants, sans second membre.


b) (e) Vérifions que la solution de l'équation différentielle (15) t . duAB / dt + uAB = 0 est :

uAB = Uo exp ( – t / t ) (16) avec, en dérivant par rapport à t :

duAB / dt = - Uo ( 1 / t ) exp ( - t / t ) (16 bis)

On le vérifie aisément en portant les expressions (16) et (16 bis) dans (15).

 

 

D'après la relation uAB = Uo exp ( – t / t ) (16), on voit que :

· Si t = 0 alors uAB = Uo = E = 100 V (17)

· Si t1 = RC = t alors uAB = Uo exp ( - 1) = 100 ´ exp ( - 1) = 36,8 V (18)

· Si t2 = 5 t alors uAB = Uo exp ( - 5 ) = E ´ 0,0067 = 0,67 V (19)

· Si t tend vers l'infini alors uAB tend vers 0 (20)

Remarque : Si un générateur applique au dipôle R, C une tension "créneaux" de demi période T / 2 supérieure à la constante de temps t = RC alors on observe une succession de charges et de décharges du condensateur.

 

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